Inceste entre cousins : la loi reste floue, mais l’écoute et l’accompagnement sont essentiels
- Karine B
- 25 juin
- 2 min de lecture

En France, le sujet de l’inceste entre cousins, encore trop souvent minimisé sous les termes de "jeux d’enfants" ou "touche-pipi", soulève une question profonde : que reconnaît réellement la loi ? Et surtout, comment soutenir les victimes dans ce contexte d’invisibilisation ?
L’inceste entre cousins n’est pas reconnu par la loi
À ce jour, l’article 222-31-1 du Code pénal encadre les crimes d’inceste. Il définit l’inceste comme une agression sexuelle ou un viol commis par un ascendant, un frère, une sœur, un oncle, une tante, un neveu ou une nièce.
Les cousins et cousines ne sont donc pas inclus dans la définition juridique actuelle de l’inceste.
Cela signifie que, dans ces cas, l’agression est jugée comme un crime ou un délit sexuel “simple”, sans la circonstance aggravante d’inceste. Or, pour la victime, le lien familial reste bel et bien présent et la douleur souvent identique. Ce vide juridique contribue à renforcer le silence, la honte et l’incompréhension autour de ces violences intra-familiales.
Pour les victimes, un impact psychologique réel
Même lorsque l’auteur est “seulement” un cousin ou une cousine, le traumatisme peut être profond, durable et invalidant : anxiété, culpabilité, troubles du sommeil, confiance abîmée, stress post-traumatique, difficultés relationnelles ou sexuelles à l’âge adulte...
Et pourtant, dans de nombreuses familles, ces violences sont dénoncées tardivement ou jamais, faute d’écoute, de cadre légal clair ou par peur de déchirer des liens familiaux.
À Pau et dans le Béarn : un accompagnement bienveillant
L’association Je Te Crois, implantée à Pau, œuvre depuis plusieurs années pour accueillir la parole des victimes d’inceste, y compris celles dont l’histoire sort des cadres légaux stricts.
Nos actions incluent :
Des groupes de parole mensuels à Pau, Serres-Castet ou Morlaàs, ouverts aux victimes directes et victimes collatérales (parents, conjoints, frères et sœurs de victimes).
Un réseau de thérapeutes partenaires formés à la prise en charge des traumatismes liés à l’inceste, avec des accompagnements à tarifs solidaires.
Des ateliers de soutien émotionnel, pour aider les victimes à retrouver leur place et à sortir de l’isolement.
Rompre le silence, même en dehors des cases juridiques
Chez Je Te Crois, nous affirmons que toute agression sexuelle intra-familiale est grave, quel que soit le lien de parenté. Aucune situation ne mérite d’être relativisée. L'absence de reconnaissance par la loi ne doit pas empêcher l’écoute, la reconnaissance et la réparation.
Ensemble, pas à pas
Vous avez été victime d’un cousin, ou vous êtes un proche d’une personne concernée ? Vous n’êtes pas seul·e. Notre association vous accueille sans jugement et vous propose un accompagnement à votre rythme, en toute confidentialité.
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